Suivi épidémiologique et socio-comportemental d'usagers de drogues (cohorte COSINUS - COhorte pour l’évaluation des Salles d’INjection/inhalation dédiées aux USagers de drogues)

Problématique : 

La situation épidémiologique des usagers de drogue (UD), et tout particulièrement des UD par voie intraveineuse, vis-à-vis du virus de l’hépatite C et du VIH appelle aujourd’hui à de nouveaux moyens de prévention et de soins.

Objectifs : 

Les objectifs principaux de cette étude visent à évaluer l’impact des facteurs dits "structurels" (ex : fréquentation des Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques chez les Usagers de Drogues (CAARUD), Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), prisons, autres facteurs environnementaux) et des facteurs individuels (histoire personnelle, facteurs sociodémographiques, consommation de substances, pathologie addictive, autres co-morbidités) sur l’évolution des consommations, des pratiques, du parcours de soins, de leurs conditions sociales et de l’expérience de violences et de délits liés aux drogues.
Les objectifs secondaires consistent à dresser un tableau de la situation socio-comportementale des UD, estimer la prévalence des usages spécifiques de drogues dans l'échantillon, et mieux comprendre les besoins des UD en termes de traitements des addictions mais aussi en termes de dépistage et de prise en charge des troubles associés à l’usage de drogues.
Cette cohorte permettra aussi d’évaluer l’efficacité des salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR).

Méthodologie : 

A travers une étude de cohorte prospective multicentrique, nous recruterons 680 usagers de drogue par voie intraveineuse dans 4 villes différentes (Bordeaux, Marseille, Paris et Strasbourg) suivis pendant 12 mois. Le recrutement des UD de la cohorte se fera, par l’intermédiaire d’enquêteurs formés, autour des CAARUD présentant une file active importante. Les UD inclus dans l’étude passeront des entretiens en face-à-face à l’inclusion, à 3 mois, à 6 mois et à 12 mois, réalisés par les enquêteurs. Ces entretiens permettront de recueillir des données sociodémographiques, l’histoire de consommation de drogues, la consommation actuelle, les pratiques à risque liées à l’usage de drogues et d’autres pratiques à risque, le parcours de soins, l’expérience de violence et carcérale, les besoins en termes de traitements pour les addictions, l’acceptabilité par les UD et les besoins des UD en traitements injectables, traitements de la dépendance aux stimulants, d’autres aspects psycho-sociaux ainsi que des questions sur la fréquentation et leur perception vis-à-vis des dispositifs de prévention existants et futurs.

État d'avancement : 

L’analyse principale portant sur l’impact de l’utilisation des SCMR sur les pratiques à risque de transmission VHC chez les UD par voie intraveineuse (ajustées sur les facteurs connus associés aux pratiques à risque VHC) est achevée. Des analyses complémentaires ont également été effectuées sur l’impact des SCMR sur les abcès, les passages aux urgences, les overdoses non fatales, l’accès aux traitements de substitution, l’accès au dépistage VHC, le recours à la médecine de ville (généraliste ou spécialiste), l’injection dans les lieux publics, les délits, la volonté d’utiliser une SCMR et l’opinion sur celle-ci. Ces résultats ont été transmis au commanditaire de l’étude. Deux articles scientifiques sont en cours d’écriture.